Alors que deux Français sur trois se sentent stressés, revue des principales plantes aux propriétés calmantes.
1. La passiflore (passiflora incarnata)

Originaire d’Amérique centrale, la passiflore est parmi les plantes les plus réputées pour atténuer les effets du stress. Introduite en Europe par les conquistadors au XVIe siècle, ses propriétés calmantes ne seront mises en évidence que bien plus tard, au XIXe siècle. Aujourd’hui encore, elle s’utilise seule ou associée à d’autres plantes, en tisane, poudre, ampoule, comprimés, etc., pour soulager le stress et certains symptômes légers associés, en particulier l’insomnie. La passiflore soulagerait également d’autres manifestations en lien avec l’anxiété, comme les troubles digestifs ou les palpitations. Prudence toutefois, elle peut interagir avec certains médicaments.
2. L’aubépine (Crataegus laevigata)
L’aubépine est un autre incontournable de la phytothérapie antistress. Pourtant, c’est pour ses bénéfices sur le système cardiaque qu’elle a été le plus étudiée. En effet, ses fleurs, riches en flavonoïdes, protégeraient de certains troubles du rythme cardiaque, abaisseraient la tension artérielle et diminueraient les palpitations. Moins étudié scientifiquement, son effet positif sur le stress et les troubles du sommeil associés est tout de même reconnu dans les usages traditionnels. Ses caractéristiques la rendent particulièrement intéressante pour les patients dont l’anxiété se manifeste par des spasmes ou des palpitations cardiaques. Avantage, elle possède assez peu d’interactions médicamenteuses.
3. La valériane (Valeriana officinalis)
Connue depuis l’Antiquité, la valériane était, jusqu’à la découverte des premiers somnifères, l’un des traitements de choix des troubles légers du sommeil. Au point d’ailleurs d’être surnommée aujourd’hui le « valium végétal ». Si elle possède bien un effet sur la nervosité, elle est plutôt recommandée aux personnes chez qui stress et anxiété entraînent des troubles du sommeil. Petite particularité, ce n’est pas à sa partie aérienne que la valériane doit ses propriétés, mais à ses racines et sa longue tige souterraine, le rhizome. Son mécanisme d’action n’est, par contre, pas encore clairement établi.
4. La mélisse (Melissa officinalis)
Surnommée « herbe aux abeilles », la mélisse est une plante mellifère aux nombreuses propriétés. Elle est notamment très réputée pour son effet sur le système digestif, largement popularisé par l’Eau de mélisse des Carmes Boyer : une préparation alcoolisée à base de 14 plantes, dont la mélisse, et neuf épices, indiquée, entre autres, pour atténuer certains troubles de la digestion. Plusieurs études ont également mis en évidence l’effet calmant de cette plante sur l’anxiété, qui favoriserait aussi le sommeil. Cette double propriété apaisante sur le système nerveux et digestif la rend donc particulièrement intéressante en cas de crampes ou de ballonnement dus au stress. Attention, elle possède toutefois quelques interactions avec certains traitements.
5. Le houblon (Humulus lupulus)
Composant bien connu de la bière, le houblon est aussi réputé pour soulager la nervosité et les troubles du sommeil. D’ailleurs, ce sont ses fleurs — en forme de cône — qui sont à la fois prisées des brasseurs et des phytothérapeutes. Outre ses propriétés sédatives et anxiolytiques, le houblon aurait un effet positif contre les bouffées de chaleur liées à la ménopause grâce à ses phytoœstrogènes. Toutefois, en raison de cette activité œstrogénique, et par mesure de précaution, il est contre-indiqué chez les femmes qui ont un antécédent de cancer du sein ou du col de l’utérus.
Autres plantes…
Le pavot de Californie (Eschscholtzia californica), le coquelicot (Papaver rhoeas) ou encore la camomille sauvage (Matricaria recutita).
Attention à certaines interactions médicamenteuses !
Avoir recours à la phytothérapie et à des produits d’origine « naturelle » n’exonère pas de certaines précautions. Bien au contraire ! La passiflore, par exemple, peut augmenter le risque de somnolence de nombreux médicaments qui agissent sur le système nerveux : hypnotiques, antidépresseurs, antiépileptiques ou anxiolytiques. Elle peut également augmenter l’effet des médicaments anticoagulants et donc le risque de saignement. Le houblon, la mélisse et la valériane interagissent aussi avec plusieurs traitements. De même, prudence aux interactions entre certaines plantes. Si vous prenez de la phytothérapie et un traitement, parlez-en toujours à votre pharmacien.
Par Thierry Moince





