Le cancer colorectal évolue souvent sans signe apparent. Se faire dépister régulièrement permet d’identifier ce cancer à un stade précoce plus facilement traitable, mais aussi de détecter et de traiter des polypes avant qu’ils n’évoluent en cancer.
“Cela fait quelques années que je ne reçois plus d’invitation au dépistage du cancer colorectal. Pourquoi ?” • Albert, 79 ans
Effectivement, cette offre de dépistage concerne toutes les personnes de 50 à 74 ans sans antécédents, ni signe clinique digestif, ni facteurs de risque. Pourquoi cette tranche d’âge ? Car 95 % des cancers colorectaux sont détectés après 50 ans et qu’après 75 ans, les risques liés à une coloscopie (qui fait suite à un dépistage positif) sont plus importants que les bénéfices liés au dépistage.
“Je n’ai aucun symptôme digestif. À quoi cela me sert-il de me faire dépister ?” • Agnès, 61 ans
Le dépistage va justement permettre de détecter et retirer d’éventuels polypes à des stades non cancéreux, qui ne provoquent pas nécessairement de symptômes ; mais aussi de repérer et traiter un cancer à un stade précoce, avec des traitements moins lourds et plus efficaces avec une guérison dans 9 cas sur 10.
Dans plus de 80 % des cas, le cancer colorectal provient d’une tumeur bénigne qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse. Alors, au contraire inutile d’attendre des symptômes pour agir et se faire dépister tous les 2 ans.
“Mon père a eu un cancer colorectal avant 65 ans, dois-je me faire dépister ” • Moktar, 46 ans
Avec un parent du premier degré (père, mère, frère, sœur ou enfant) atteint d’un cancer colorectal (CCR) ou d’un adénome (> 1 cm de diamètre) avant 65 ans, Moktar fait partie de la population à risque. Il a en effet 4 à 10 fois plus de risque de développer un cancer colorectal.
Le suivi se fait alors directement avec un gastro-entérologue et par coloscopie dès l’âge de 45 ans.
“Une amie m’a parlé de ce dépistage, ou puis-je obtenir mon kit ?” • Sonia, 56 ans
Le kit de dépistage peut être obtenu auprès de votre pharmacien, sur présentation ou non de l’invitation envoyée par l’Assurance maladie ; lors d’une consultation avec le médecin (généraliste, gynécologue ou gastro-entérologue) ; ou encore en ligne sur le site monkit.depistage-colorectal.fr avec le numéro qui figure sur la lettre d’invitation.
“Comment ça marche ? Que contient ce kit ?” • Thierry, 64 ans
Il s’agit d’un test immunologique à faire chez soi, rapide et indolore, qui permet de détecter la présence de sang dans les selles. En effet, certains polypes ou cancers provoquent des saignements souvent très légers et donc, difficiles à détecter à l’œil nu.
Le kit contient un mode d’emploi détaillé et une fiche d’identification à remplir par le patient pour l’envoi du résultat, un dispositif de recueil des selles et un tube de prélèvement à glisser ensuite dans un sachet de protection. Une enveloppe de retour affranchie vous permet de poster le test, au maximum dans les 24 heures suivant le prélèvement, mais jamais le samedi ni la veille d’un jour férié.
“Mon test était négatif la dernière fois, pourquoi recommencer tous les 2 ans ?” • Michèle, 68 ans
Le test revient négatif dans 96 % des cas, cela signifie qu’aucun saignement n’a été détecté dans les selles. Mais il se peut que certains polypes ou cancers ne saignent pas au moment du prélèvement, et ne soient donc pas dépistés. Les lésions évoluent lentement, il est donc recommandé de renouveler le test tous les deux ans.
Pour information, le kit et l’analyse du test en laboratoire sont à chaque fois pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
Retrouvez ici l’auto-questionnaire d’évaluation du niveau de risque de développer un cancer colorectal pour vérifier votre éligibilité au dépistage.
https://www.ameli.fr/sites/default/files/Documents/questionnaire-evaluation_pharmaciens_cancer-colorectal_22_vf.pdf
En France, le cancer colorectal se situe au 3e rang des cancers les plus fréquents après le cancer du sein et le cancer de la prostate. Ameli 2023
60 à 80 % des cancers du côlon se développent à partir d’un adénome ou polype adénomateux.
HAS 2013
Par Chloé Joreau





